Les camélidés
Les camélidés sont des mammifères d’origine nord-américaine. Ils ont disparu du continent nord-américain alors qu’ils se répandaient en Amérique du Sud, en Asie, puis en Afrique, continents où ils ont survécu pour donner naissance aux espèces modernes.
Connaissez-vous vraiment la différence entre les quatre différents camélidés présents au Pérou ?
Se llama llama
¡Se llama llama signifie il s’appelle lama!
Le lama est l’animal que l’on associe le plus au Pérou. C’est le plus grand des quatre camélidés d’Amérique du Sud, avec une taille moyenne de 190 cm. A l’âge adulte, il pèse environ 110 kilos.
On le reconnait par sa silhouette élancée, ses jambes et son cou allongés et ses poils de différentes tonalités.
Le lama, domestiqué il y a 4’500 ans, vit principalement en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Equateur et au Pérou. Il est utilisé comme animal de charge et peut porter jusqu’à 24 kg. Il est également élevé pour sa viande, son cuir et sa laine. Cette dernière est épaisse et utilisée pour faire des cordes, des tapis, des pulls, des bonnets, des écharpes etc. Les lamas sont tondus tous les deux ans et produisent environ 3.5 kg de laine par tonte. On utilise également leurs excréments comme combustible !
Ces animaux vivent de jour et généralement en troupeau composé d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs petits. Chez les lamas, la gestation dure environ 11 mois et demi. Ces camélidés sont herbivores, c’est-à-dire qu’ils s’alimentent d’herbes qu’ils mastiquent longtemps, afin d’améliorer le processus de digestion. Ils boivent cependant très peu. En effet, ils sont très bien adaptés à leur environnement. En saison sèche, dans les Andes, il ne pleut jamais et ces camélidés ont su s’habituer à ses conditions extrêmes ! De plus, on a pu observer que les lamas ont un sang avec beaucoup d’hémoglobine, ceci leur permet de s’adapter aux hautes altitudes, où il y a moins d’oxygène.
Les alpagas, les plus chou de tous !
Au Pérou, vous allez également voire beaucoup d’alpagas ! Ils ressemblent aux lamas mais se différencient avec leur queue et leurs oreilles tombantes. Ils ne mesurent que 150 cm et pèsent environ 65 kg à l’âge adulte. Ils ont une tête ronde et des jambes épaisses. On les différencie également car ils ont davantage de laine que les lamas. C’est un animal très doux, calme, curieux et très intelligent. Ces animaux ne sont pas utilisés comme animaux de charge, en raison de leur petite taille. Ils peuvent vivre jusqu’à 5’000 mètres d’altitude et ont une durée de vie de 20 ans. Selon les études, l’alpaga provient de la vigogne et a été domestiqué par les Péruviens depuis l’époque préhispanique.
Il existe en réalité deux races d’alpagas au Pérou. 12% d’entre eux sont des alpagas Suri. Ils sont reconnaissables à leur apparence, avec leurs poils longs et frisés, que l’on pourrait apparenter à des dreads. Le reste des alpagas, plus de 80%, sont des alpagas Huacaya. Ceux-ci ont une laine de très bonne qualité. La fibre de celle-ci est volumineuse, fine, imperméable et trois fois plus résistante que la laine de mouton. Les alpagas sont tondus à la main tous les deux ans.
Le Pérou est en réalité le premier producteur mondial de laine d’alpaga. Il abrite plus de 87 % de ces camélidés, ce qui représente environ quatre millions d’animaux. Les alpagas constituent la principale activité agricole de nombreuses communautés péruviennes, soit plus de 120’000 familles qui procèdent à un élevage responsable. Les animaux vivent dans les hautes zones andines, en totale harmonie avec la nature. Ces familles effectuent également le processus de filage et de production. Celui-ci est également respectueux de l’environnement car l’alpaga offre une palette de couleurs allant jusqu’à 23 nuances. Il n’est donc pas nécessaire de teindre la fibre ! A l’époque des incas, cette fibre était tellement appréciée et prisée qu’elle était principalement destinée à l’élite impériale !
N’oublions pas que les alpagas sont également élevés pour leur viande, dont notamment le steak d’alpaga, servi dans de nombreux restaurants traditionnels !
La vigogne, l’élégance andine
Les vigognes sont les plus petits camélidés des Andes, ils mesurent entre 120 et 180 cm. et pèsent environ 40 kg. Les vigognes sont sauvages et vivent entre 3’500 et 5’500 mètres d’altitude.
En ce qui concerne son apparence, on peut dire qu’elles ont une allure de biche. Elles ont les pattes longues et fines avec des coussinets aux extrémités, ce qui leur permet de marcher sur différents types de sols. Les vigognes ont un pelage de couleur cannelle sur le dos et blanc sur le ventre ; elles ont également une touffe de poils blancs sur la poitrine. De manière générale, on dit que cet animal est très gracieux, malgré son caractère timide. La fibre de vigognes est plus fine que la soie, on dit que c’est l’une des plus belle et des plus chère du monde, avec un prix d’environ 400€ le kilo. Le pelage de la vigogne étant très court, environ 3 cm., on récolte uniquement 320 g. de fibre par tonte et par animal.
La tonte de cet animal protégé est également un thème très important, on utilise une ancienne technique de tonte durable nommée chaccu. Il s’agit de rassembler les vigognes sans les stresser. Pour cela, un groupe de personnes tiennent des cordes avec des rubans colorés afin de construire une sorte de barrière. La capture est risquée car les vigognes sont très sensibles aux stress et à la peur. En effet, il a été prouvé que si les vigognes souffrent, la qualité de la fibre se détériore, les naissances diminuent et la mortalité peut augmenter pendant et après la tonte. En réalité, il y a uniquement certaines communautés sur l’Altiplano qui ont l’autorisation de rassemblée les vigognes pour les tondre, tout en respectant les principes de bases du chaccu. La tonte doit d’ailleurs être effectuée uniquement au printemps, car les conditions climatiques sont les plus favorables à ce moment-là. Par la suite, les bénéfices tirés de la vente de la laine vont aux communautés proches des zones où vivent les vigognes.
En raison de la qualité de sa laine, les vigognes ont été chassées par les Espagnols en 1532. Elles étaient victimes de braconnage : leur fourrure était vendue illégalement ! En 1965, les vigognes avaient presque disparu, c’est pourquoi, en 1976, une loi interdisant sa chasse a été mise en place, cela afin de protéger l’espèce. Aujourd’hui, on compte plus de 20’000 individus au Pérou, contre moins de 5’000 en 1965.
En 1976, on peut également relever la création de la réserve nationale de Pampa Galeras, dans la province de Lucanas, à 98 km de la ville d’Ayacucho. Cette réserve abrite des milliers de vigognes, ainsi que d’autres espèces andines comme le renard des Andes. L’objectif de la création de cette zone protégée était de parvenir à une gestion durable de la vigogne. Dans cette réserve, on organise également, en juin, le festival Chaccu Nacional de la Vicuña, qui signifie en quechua « capture de vigognes ».
La vigogne vit sur les hauts plateaux péruviens et boliviens, ainsi qu’en Équateur, dans le nord du Chili et dans le nord-ouest de l’Argentine. Elles s’organisent généralement en deux territoires distincts : une zone dédiée à l’alimentation et une zone de repos. Les vigognes vivent en troupeau composé généralement d’un mâle dominant, de femelles et de jeunes. À partir de 12 à 18 mois, les jeunes deviennent indépendants et sont chassées du troupeau par le mâle dominant. Ils devront alors à leur tour créer un nouvel harem. Les vigognes ont une espérance de vie de 20 ans et leurs principaux prédateurs sont les renards des Andes, les pumas et les condors.
La vigogne se trouve sur les armoiries nationales du Pérou, c’est donc un vrai symbole national dans le pays ! Le Pérou voulait en effet inclure des éléments représentant les richesses naturelles du Pérou dans les armoiries. La vigogne, célèbre dans le monde entier pour sa laine fine, représente parfaitement le Pérou. De plus, la vigogne figure, depuis 2021, sur les nouveaux billets de dix soles.
Le guanaco, le moins populaire de tous
Et enfin le dernier camélidé, le guanaco. Celui-ci est également sauvage et protégé, comme la vigogne. Il vit à plus de 3’000 mètres d’altitude, dans les régions froides, sèches et arides. Ceci correspond principalement à la Patagonie, mais également dans toute la cordillère de Andes. Très peu présent au Pérou, nous n’avons malheureusement pas de photos de guanaco pour vous. Mais il pourrait ressembler à ça !
Le guanaco est plus petit que le lama mais plus grand que la vigogne. À l’âge adulte, il mesure environ 180 cm., pour un poids de 140 kg. Sa silhouette est élancée, son pelage est grossier et leur laine n’est pas appréciée. Ils sont généralement de couleur marron rougeâtre mais uniforme, avec un museau et des oreilles grises noirâtres et le ventre ou les pattes blanches. Cet animal vit en petit groupe de 20 individus, conduit généralement par un mâle dominant. Ils sont reconnus pour leur rapidité, atteignant une vitesse de pointe de 56 kilomètres par heure !
Alors, ça y est vous savez tous les reconnaître ? Rendez-vous au Pérou pour un quizz en temps réel !
Sources:
http://www.voyage-tourisme-au-perou.com/les-camelides-andins-lamas-alpaga-vigogne-guanaco/
Livre « Ausangate », édité par l’association « Ruta Turistica Ausangate », https://rutaausangate.com/
https://peru.info/es-pe/turismo/noticias/3/16/sorprendete-con-la-flora-y-fauna-de-pampa-galeras
https://www.jacadatravel.com/the-explorer/meet-camelids-llama-alpaca-vicuna-guanaco/
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