Choquechaka, Tandapata, Atoqsaykuchi, Teqsecocha, …. voici quelques noms parmi tant d’autres que vous avez peut être pu lire sur les pancartes des rues de Cusco lors de votre dernier séjour dans l’ancienne capitale de l’empire Inca. Jugés « Rigolos », « Exotiques » ou encore « Imprononçables » par les touristes, ces noms en quechuas pouvant parfois vous sembler compliqués représentent en réalité l’un des plus riches et des plus captivants héritages culturels de la ville de Cusco. En effet, derrière ses noms originaux se dérobe le Cusco de l’époque … et il suffit bien souvent d’une simple traduction pour voyager à travers le temps et découvrir le panorama, l’histoire et les 1000 anecdotes des glorieuses et immémoriales rues du nombril du monde.
Pour faire les choses dans l’ordre il est important d’avoir quelques données historiques.
Au temps des Incas, l’urbanisme allait beaucoup plus loin que ce que l’on pourrait imaginer. En effet l’organisation de la ville répondait d’abord à des besoins humains et économiques. La société Inca étant agricole, les meilleures terres étaient réservées aux cultures et ne devaient surtout pas être « gaspillées » pour la construction de temples par exemple. A l’intérieur des villes la logique était la même avec des rues toujours très étroites dans le but de profiter au maximum de l’espace.
Par ailleurs, l’urbanisme intégrait également des principes de respect et d’adaptation des villes avec leur environnement. La société devait en effet s’associer et s’incorporer à la nature et aux divinités locales (Pachamama, Apus ou Esprits des Montagnes, Wakas ou temples naturels, …) plutôt que de les détruire pour s’installer à leur place. Enfin l’organisation urbaine pouvait comprendre une part de symbole comme le montre les schémas de l’époque de la ville de Cusco en forme de puma, le site de Pisac en forme de condor ou encore l’ancienne citadelle d’Ollantaytambo en forme de lamas.
Comme le montre l’image ci-dessus, Cusco aurait donc été construit en forme de Puma, animal sacré au temps des Incas. Si certains pensent que cela serait en réalité le fruit du hasard, les noms des rues, sites et quartiers de l’époque tels que Pumakurko (dos du puma), Pumaqchupan (queue du puma) ou encore Saqsaywaman (dérivé potentiellement de saqsa uma, tête dure ou tête de marbre) semblent démontrer que cela fut bien en réalité le résultat d’une réelle réflexion et d’un choix des responsables de l’époque.
En outre, Cusco répondait à l’époque à un schéma urbain bien défini intégrant les principes centraux de Bi, Tri et Quadripartite, de symétrie, d’opposition et de répétition tout en respectant toujours les éléments religieux, économiques et écologiques mentionnés précédemment. Ainsi, la ville était divisée en deux parties (Hanan Qosqo et Urin Qosqo), quatre secteurs (correspondant aux 4 « suyos » : Chinchaysuyo opposé à Collasuyo, et Contisuyo à Antisuyo) et 12 ou 13 quartiers selon les auteurs. En effet pour Garcilaso Inca de la Vega, la ville impériale comprenait les secteurs de Qolqanpata, Kantupata, Pumakurko, T’oqokachi, Munay Senqa, Rimaq Pampa, Pumaq Chupan, K’ayao Cachi, Ch’akill Chaka, Piqchu, Karmenqa, Wakapunku, K’illipata et Pumakurko alors que Manuel Chavez Ballon pour sa part enlève les deux derniers cités pour rajouter le quartier de Qoripata.
Si les versions divergent concernant le nombre de quartiers, toutes les études confirment par ailleurs que la vie de la capitale Inca se concentrait déjà autour de la place principale avant l’arrivée des espagnols. Place qui, selon les différents écrits, était entourée à l’époque des grands palais impériaux et divisée en deux parties (Wakaypata pour les cérémonies / Cusipata pour les festivités) par la rivière Saphi.
Si la traduction des noms des voies quechua démontre que ceux-ci étaient énormément reliés aux aspects intrinsèques des rues et aux faits s’y déroulant, l’arrivée des colons espagnols marquera un énorme bouleversement dans l’organisation urbaine et particulièrement dans la dénomination des artères de la ville.
Les différents quartiers Incas disparaissent au profit des paroisses espagnoles et les dénominations quechua laissent place aux noms des saints. T’oqokachi devient ainsi San Blas, Karmenqa devient Santa Ana, Ch’akill Chaka devient Belen/Santiago, …
En dehors de l’aspect religieux, certains quartiers, certaines avenues ou certains lieux sont rebaptisés en fonction des artisans y développant leur activité ou des personnalités y habitant. C’est ainsi qu’apparaissent les rue Heladeros (rue des glaciers), Plateros (rue des orfèvres), Espaderos (rue des épéistes), Montero (Nom du propriétaire de plusieurs bâtisses de la ruelle Manuel Espinoza Montero), Del Marques (nom issu du Marquis de Valleumbroso) ou encore les « portails » de Panes, de Carnes, de Harina de la place d’Armes (noms associés aux produits qui s’y vendaient à la période coloniale : pain, viande, farine).
Les années sont passées et ce processus d’hispanisation ou de transformation des noms s’est accentué. Pour autant, pour notre plus grand bonheur, certaines ruelles ont pu résister à l’épreuve du temps et ont préservé leur nom quechua. Oubliées des espagnols, peu fréquentées ou disposant d’une dénomination profondément ancrée dans la tradition orale, les raisons sont multiples pour expliquer la conservation au fil des années de leur identité quechua.
Toujours est-il que ses rues (« calles » en espagnol) font aujourd’hui partie intégrante du centre-ville de Cusco et qu’elles représentent un trésor culturel nous permettant en une simple traduction de voyager 500 ans en arrière et d’imaginer le nombril du monde tel que le connurent les illustres Pachacutec, Inca Roca et Atahualpa.
Coup de projecteur aujourd’hui sur ses magnifiques rues au sein desquelles tout le monde transite au quotidien sans pour autant avoir la moindre d’idée de l’exceptionnel héritage qu’elles représentent …
1) Calle Kiskapata
Comme pour différents lieux de Cusco, Kiskapata comprend le mot « pata ». Avant de rentrer dans les détails il semble important de définir ce suffixe que l’on retrouvera à de nombreuses reprises dans notre article. Traduit du quechua, « pata » signifie la place, le lieu, la plateforme, la terrasse, le bord, la marche ou encore la partie haute de quelque chose. Pas étonnant donc de le retrouver dans chaque expression intégrant un concept de localisation ou d’espace.
Située dans le quartier de San Blas la calle Kiskapata est une longue rue reliant Jardines del Inca et Tandapata tout en passant par le fameux mirador de San Blas. En français son nom pourrait être traduit par « lieu épineux ». Si aujourd’hui la rue est dégagée, à l’époque on y trouvait de nombreux arbustes aux épines en forme de scie capables de percer le cuir des chaussures et étant extrêmement douloureuses et piquantes d’où son nom : Kiskapata, l’endroit où l’on trouve des épines.
2) Calle K’aqlachapata
Sans avoir vécu au temps des Incas il est pourtant possible d’affirmer avec assurance que cette rue fut pendant longtemps dépourvue de végétation.
En effet si l’on traduit le mot K’aqlachapata du quechua cela signifie « lieu de cuir de mouton dont toute la laine a été coupée pour être filée ». Une dénomination surement due au fait qu’à l’époque la rue ne devait présenter que très peu d’herbes et que pour ce motif les habitants devaient la comparer à la peau tondue d’un mouton.
3) Calle Qanchipata
Également située dans le quartier de San Blas, Qanchipata tire son nom de “Qanchis” : chiffre 7 en quechua et “Pata” : lieu, terrasse, côte, escalier, … comme mentionné précédemment.
Cette rue fut baptisée ainsi par les anciens voisins de la paroisse de San Blas. Comptant déjà 6 pentes dans le quartier la rue était la 7ème d’où sa dénomination : « La 7ème côte ».
4) Calle Hatun Rumiyoc
Située entre le quartier de San Blas et la place d’Armes, la rue Hatun Rumiyoc est aujourd’hui l’une des rues les plus visitées de Cusco. Et pour cause, … bordée par les ruines du palais d’Inca Roca (aujourd’hui occupé par le palais de l’Archevêque de Cusco au sein duquel se trouve le Musée d’Art Religieux), la ruelle héberge l’un des plus importants symboles de la culture et de l’architecture Inca : la pierre aux 12 angles, véritable clé de voute de la façade sur laquelle l’ensemble des autres blocs viennent s’imbriquer à la perfection.
Utilisée par de nombreuses entreprises de la région pour leurs identités visuelles, le mur de la rue Hatun Rumiyoc est surement la plus belle représentation du génie et du talent Inca en matière de construction. Constitués d’énormes blocs offrant un décor unique, les parois de la rue lui auront valu son nom tiré des mots quechuas “Hatun” : grand, énorme, imposant, majestueux et “Rumi” : pierre … soit tout simplement et logiquement la rue aux grandes pierres.
5) Limacpampa
Ayant été déformé, le nom d’origine de la place était Rimacpampa. Découlant de “Rimac” signifiant la voix, la parole, l’orateur, et de “Pampa” se réferant au lieu, à l’esplanade ou à la place, Limacpampa serait donc « la place qui parle ». Mais pourquoi cela ?
Aujourd’hui constitué de 2 parties (Limacpampa Grande / Limacpampa Chico) la place était à l’époque un espace sur lequel la population était amenée à se réunir au son du “pututu” afin de connaitre les dispositions concernant le culte du soleil. Ça n’était donc pas « l’esplanade qui parlait » comme son nom peut l’indiquer mais plutôt « le parvis sur lequel les grands prêtres Incas du Qoricancha venaient parler à la population » afin d’annoncer le déroulement des cérémonies en hommage au Soleil.
6) Calle K’illi (Calle Heladeros)
Située en bordure de la plaza Regocijo, la calle Heladeros tire son nom de l’époque coloniale, période à laquelle les deux fils Romani y auraient installés 2 fabriques de glaces. Deux établissements reconnus qui lui valurent sa réputation de « Rue des Heladeros » ou « Rue des Glaciers » en français.
Pour autant si nous remontons un peu plus loin, on peut noter que cette rue n’a pas toujours été connue ainsi. En effet dans de nombreuses chroniques, la calle Heladeros est présentée sous le nom de Calle « K’illi ». Un terme qui en quechua se réfèrent aux oiseaux et plus particulièrement aux « cernicalos americanos », espèce connue chez nous comme la Crécerelle. Nul doute que nombreuses d’entre-elles devaient se trouver à l’époque sur les toits des maisons pour que les habitants baptisent l’endroit comme « la rue des Crecerelles ».
7) Calle Choqechaka
Située entre le quartier de San Blas et la place Nazarenas, la calle Choqechaka peut se traduire comme le pont d’or en français (Choqe : Or / Chaka : pont). D’ou provient ce nom ?
Traversée autrefois par la rivière Tullumayu, la rue Choqechaka se matérialisait surtout autrefois par la présence de différents ponts permettant de relier le centre de la ville avec T’oqokachi, actuelle paroisse de San Blas. Si aujourd’hui San Blas est réputé pour ses artisans et pour son ambiance bohème, à l’époque les choses étaient tout autre. En effet selon la tradition orale et la mythologie populaire, T’oqokachi était la zone où les Incas cachaient leurs richesses, d’où l’idée du pont d’or menant la population de la place centrale jusqu’aux trésors de l’empire.
8) Calle Saphi
Aujourd’hui pavée, la rue Saphi était au temps des Incas une rivière qui traversait et divisait la place principale de la ville en deux espaces évoqués en introduction de cet article : Cusipata et Waqaypata.
Si de nos jours la calle Saphi ne représente qu’une rue parmi tant d’autres, son importance à l’époque devait être beaucoup plus prononcée. En effet en quechua « Saphi » signifie « Racine ». Une traduction qui porte donc à croire que la rivière Saphi devenue ensuite la rue Saphi aurait été à l’origine du développement urbain de l’ancienne capitale impériale … Et que c’est surement depuis cette rue que les autres voies et boulevards de Qosqo commencèrent à s’étendre et à s’étaler.
9) Calle Tullumayo
Localisée dans le prolongement de la rue Choqechaka, la rue Tullumayu tire son nom du fleuve de la rivière du même nom qui la parcourait au temps des Incas. Traduit du quechua “Tullumayu” peut avoir deux traductions. Alors que “Mayu” signifie la rivière, “Tullu” peut désigner selon le concept les os ou bien quelquechose de maigre, de fragile, de faible.
Par transcription, la rue “Tullumayu” serait donc la rue de la “rivière d’os” ou de la « rivière faible ». Peut-être qu’à l’époque l’inclinaison de la pente générait du remous et donc une couleur de l’eau blanchâtre menant la population à comparer le canal à une rivière d’os.
L’autre explication, plus logique et plausible serait plutôt due à la présence à l’époque de deux rivières dans la ville de Cusco. L’une très importante que nous venons d’évoquer (la rivière Saphi) et l’autre plus excentrée, présentant moins de débit et étant donc considérée comme plus petite, plus faible : la rivière Tullumayu.
10) Calle Teqsecocha
Reliée à la place d’armes par la rue Procuradores, la rue Teqsecocha est surement celle dont le nom laisse encore planer le plus de doutes et d’incertitudes. En effet si l’on traduit “Teqsecocha”, cela pourrait venir de “T’aqsay” signifiant nettoyer, laver quelquechose et de “Qocha” relatif à l’eau, aux lagunes.
Alors que la rue est aujourd’hui pavée et qu’elle ne présente aucune trace d’une ancienne étendue d’eau, pourquoi aurait-elle héritée du nom de « lagune où l’on nettoie » ?
La proximité de la rivière Saphi générait-elle à l’époque des débordements et des inondations dans la zone ? Ou bien existait-il dans la rue une fontaine en honneur à la Mama Qocha où l’on venait se “nettoyer” ou peut être plus justement se purifier ?
11) Calle Pumaphaqcha
A l’époque coloniale une grande partie de la zone appartenue à Cristobal Sotelo mais durant l’incanato cette rue fut un endroit de cérémonie et de vénérations. On y trouvait en effet une fontaine en forme de puma (animal sacré pour les Incas) à laquelle les Incas vouaient un culte et dans laquelle ils se purifiaient. C’est justement de là qu’est tiré le nom Pumaphaqha, la « fontaine du puma » en français.
12) Calle Bancopata
Aujourd’hui connue comme la calle Bancopata, la rue tire son nom des mots quechuas “Wanqo” : sourd et “Pata” : le lieu, la place, la pente.
Située proche de l’ovalo Pachacutec, la rue n’est aujourd’hui jamais visitée par les touristes du fait de son éloignement avec le centre historique de Cusco. Pour autant, lors de la période coloniale, la zone jouait un rôle important dans le quotidien de la population. En effet, Wanqopata était l’endroit où se trouvait la prison de l’Inquisition. La tradition orale raconte qu’au moment de demander pardon et miséricorde, les prisonniers n’étaient jamais entendus par leurs bourreaux … d’où le nom de la rue : “le lieu des sourds”.
13) Cuesta Sikitakana (Calle Resbolosa)
Aujourd’hui nommée « calle Resbalosa » (rue glissante en français), la côte menant de Waynapata (définie plus bas) à l’église San Cristobal avait un nom mille fois plus cocasse avant l’arrivée des espagnols. En effet, au temps de l’incanato l’endroit était connu comme la cuesta « Sikitakana ». Si l’idée globale est la même, à savoir que la rue est lisse et incertaine, l’expression quechua nous semble beaucoup plus poétique !!
Alors que « Siki » signifie fesses ou tout se qui se rapporte à l’arrière-train en général, « Takana » est utilisé pour définir l’action de marteler ou de frapper avec un objet. Plutôt que la « rue glissante », les Incas avaient donc baptisé l’endroit comme « la pente qui te martèle le popotin ».
Avouez que l’image est beaucoup plus porteuse de sens non ?
14) Calle Chiwanpata
Menant au marché de San Blas, la rue Chiwanpata tire son nom d’une superbe fleur rouge ou jaune en forme de clochette qui y poussait en abondance à l’époque Inca. Connu sous le nom de « Chihuanhuay », cette fleur attrayante utilisée à des fins d’ornement et de décoration a inspiré le nom de la rue qui, si l’on veut être totalement justes, devait logiquement s’appeler autrefois Chihuanhuaypata.
15) Calle K’urkurpata
Située dans le quartier de San Blas, K’urkurpata fait aussi partie des rues dont on peut imaginer le panorama et la végétation d’antan par une simple traduction. En effet le « k’urkur » est une plante qui peut être comparée au bambou dont les tiges droites et consistantes étaient utilisées pour la construction des toitures et des cloisons. Sans avoir vécu à l’époque Inca on peut donc néanmoins affirmer que la zone devait assurément être utilisée comme une zone d’extraction et de production de cette plante pour les besoins en construction de la ville.
16) Calle Waynapata
Localisée entre la place d’armes et l’église San Cristobal, la rue “Waynapata” découle de “Wayna” : jeune et “Pata”, le lieu, l’endroit, la place.
L’endroit des jeunes ? Est-ce que cela signifierait que les Incas avaient déjà un quartier des fêtes où les nouvelles générations venaient danser au son du pututu et trinquer à la chicha de jora ?
Oui mais non pas du tout en fait …
Au temps de l’incanato la rue était occupée par l’ensemble des écoles militaires de l’empire où les jeunes pousses venaient se former, d’où sa dénomination.
17) Calle Q’era
Faisant partie aujourd’hui des rues plus populaires que touristiques de la ville de Cusco, la calle Q’era est fréquentée chaque jour par des centaines de personnes se rendant au centre commercial El Carmen spécialisé dans l’électronique. Au moment de l’empire incaico, les choses étaient bien différentes. En effet le mot « q’era » était utilisé pour désigner une herbe sauvage que l’on connait de nos jours comme le lupin sauvage. La population venait y faire sa récolte pour préparer le délicieux tarwi.
Une rue des lupins devenue rue de l’informatique, comme un symbole pour montrer à quel point les temps changent.
18) CollaCalle
Située dans le prolongement de la rue Pumapaqcha entre la place Limaqpampa et le marché de San Blas, Collacalle tient son nom des 4 régions de l’empire Inca. En introduction nous avons en effet évoqué que Cusco était divisé en 4 secteurs correspondant aux 4 régions de l’empire : Chinchaysuyo, Collasuyo, Contisuyo et Antisuyo.
Le nom de la rue est directement dévié de Collasuyo. Pourquoi ?
Selon la tradition orale c’est par cette rue qu’arrivaient les représentants du Collasuyo et également dans celle-ci qu’ils étaient hébergés lorsqu’ils venaient à Cusco pour participer aux différentes célébrations se tenant dans la ville impériale.
19) Calle Amaru Ccata (Siete culebras)
Située entre la rue Choqechaka et la plaza Nazarenas, la calle Siete Culebras présente un décor unique où beaucoup de touristes mais aussi de photographes professionnels aiment mettre à profit leurs appareils. Entre murs blancs et parois Incas, il est vrai que ce passage étroit présente une atmosphère captivante et singulière qui invite à prendre la pose et/ou une pause selon les préférences de chacun.
Si le cadre est splendide, c’est pour autant un autre élément de la rue qui attire souvent le plus l’attention : son nom. En effet, pourquoi ce passage s’appelle-t-il « la ruelle aux 7 serpents » ?
Bien que le nom ai évolué avec le temps, le sens et l’appellation donnés à cette ruelle sont toujours restés les mêmes. A l’époque Inca la rue s’appelait « Amaru Ccata », une expression déviée de « Amaru » signifiant serpent et « Qata » s’appliquant au manteau ou à la couverture.
« La rue aux 7 serpents » en espagnol, « le passage couvert de serpents » en quechua. A la lecture de ces noms l’endroit devient tout d’un coup beaucoup moins hospitalier. Pour autant en y pensant bien, il apparait peu probable qu’une rue entière ai été recouverte de serpents pendant des années sans que personne ne trouve cela anormal non ?
En réalité pour comprendre le nom de cette rue il faut s’intéresser à ses parois et plus particulièrement à l’ancienne Casa de las Sirenas (actuel Hotel Palacio Nazaneras). On trouve en effet 14 serpents taillés sur ses façades, dont 7 sur le mur formant partie de Amaru Ccata.
20) Cuesta Atoqsaykuchi
Reliant la rue Choqechaka à la partie supérieure de Tandapata, la côte Atoqsaykuchi est une très longue rue escarpée traversant une large partie du quartier de San Blas. En quechua « atoc » se réfère au renard alors que « sayk’uchiy » signifie fatiguer. Si on se fie à la traduction littérale, cette rue serait donc « la côte qui fatigue le renard ». D’où vient donc ce nom aussi mignon qu’original ?
Selon la tradition orale, l’extrémité de la rue compta durant de nombreuses années une large pierre quadrangulaire sculptée en relief sur laquelle on pouvait observer des figures de renards courant et tirant la langue comme pour symboliser la fatigue que générait la longue pente raide de la ruelle. Lors de modifications du schéma urbain de San Blas, la pierre fut retirée mais son souvenir, lui, n’a jamais disparu des mémoires des habitants du quartier. La preuve en est encore aujourd’hui puisque le nom de la rue n’a pas changé … tout comme la raideur de la pente d’ailleurs …
Bien que nous pourrions continuer cet article durant une 10aine de pages de plus, nous avons décidé de nous arrêter à 20 rues de l’ancienne capitale Incas.
Si ces quelques minutes de lectures ont attisé votre curiosité et que vous souhaitez en savoir plus sur le nombril du monde, nous vous invitons à découvrir également notre publication sur l’un des autres mystères de Cusco : Les 7 rues en 7 de la capitale impériale.
Par ailleurs, comme vous l’imaginez, nous nous ferons un plaisir de vous accompagner et de vous en apprendre un peu plus sur l’exceptionnel patrimoine historique et culturel de Cusco lors de votre séjour au Pérou. N’hésitez pas à prendre contact avec nous lors de votre préparation de voyage ou au moment d’arriver en Amérique Latine : info@pasionandina.com / Whatsapp : +51 950 307 395 / +51 973 100 626
Et pour ceux n’ayant pas prévu de poser le pied au pays des lamas prochainement, aucun problème, posez-nous vos questions en commentaire de cet article et nous nous ferons un plaisir de vous répondre au plus vite ?
Sources :
http://kokocusco.blogspot.com/2016/11/antigua-canalizacion-inca-del-rio.html
http://cuzcomanta.blogspot.com/2008/05/calles-del-cusco-antiguo.html
http://www.qosqo.com/qosqoes/planificacion.html
https://aulex.org/qu-es/
http://www.runasimi.org/cgi-bin/dict.cgi?LANG=es
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