Parc de la pomme de terre (Parque de la papa); un bel exemple de protection du patrimoine biogénétique andin!
Pasión Andina

La diversité du Pérou est souvent mise en avant quand on s’intéresse un petit peu au pays par des lectures ou visionnage de reportages. Rapidement nous pouvons nous rendre compte, au fil des lectures, que ce grand pays d’Amérique du Sud regorge de merveilles bien distinctes! En effet, la grande force de ce pays est d’avoir 3 zones bien différentes; la Côte pacifique, les Andes et l’Amazonie.  Les étages écologiques  profitent à cette diversité hors du commun en passant du niveau de la mer à plus  de 6700 avec l’Apu Huascaran (6768m), plus haut sommet des Andes péruviennes. Cette diversité, on la retrouve évidemment aussi dans la gastronomie, dans les produits que la Terre Mère peut offrir à sa population…. En effet, tout pousse au Pérou et vous nous croirez ou pas, mais les cultures sont présentent depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 4500m d’altitude !!

Beaucoup de produits ont été importé avec les années et se sont très bien adaptés aux conditions climatiques de cette région du monde, bien aidé, il faut le dire, par la grande fertilité des terres andines ou au savoir-faire ancestral de fertilisation de ces dernières avec l’apport du Guano se trouvant sur les nombreuses îles du littoral péruvien. Mais il y a également des produits originaires d’ici, et c’est l’un d’entre eux que nous voulons vous présenter avec cet article, un vrai « produit du terroir » remontant à près de 8000 ans environ selon certaines études.

Vous avez deviné de quoi on voulait vous parler ?? De la patate bien entendu pardi !! Oui ce fameux tubercule comestible est apparu il y a plusieurs milliers d’année sur l’Altiplano péruvien et bolivien dans la région du Lac Titicaca. A la base, c’était une plante sauvage qui a dû être domestiquée par l’homme pour pouvoir en faire des plantations et cultures et la transformer en l’un des aliments les plus consommés dans le monde au jour d’aujourd’hui. C’est ensuite avec la venue des espagnols au XVI siècle que la pomme de terre a rejoint le vieux continent, tout d’abord comme curiosité botanique avant d’être vraiment utilisée comme aliment. On a répertorié dans le monde entier environ 5000 sortes de pomme de terre et plus de 3500 sont présentes au Pérou et principalement dans la région andine.

Malheureusement, comme partout sur notre planète, nous avons à faire à une dégradation de l’environnement et à une forte perte dans la diversité biologique de certaines espèces dont la patate.

C’est à la fin des années 90 que se crée l’un des plus beaux projets de préservation de la biodiversité et de la revalorisation de la culture andine. Le Parc de la Pomme de Terre, appelé ici, « El Parque de la Papa ». Ce projet regroupe cinq communautés andines (Amaru, Chawaytire, Pampallacta, Paruparu y Sacaca) se situant à environ 30 minutes du village bien connu de la Vallée sacrée, Pisaq, tout proche de l’ancienne capitale de l’Empire Inca, Cusco à une altitude allant de 3200m à 5000m .  Comme dans une grande partie des Andes, cette région est assez sauvage et habitée par une population très pauvre vivant principalement de l’agriculture et de l’élevage. C’est avec l’appui d’une ONG (ANDES) que des accords se trouvent et que le Parc se crée en 1998.

Pour se faire, le Centre International de la Pomme de Terre (CIP) basé à Lima et possédant la plus grande banque génétique du monde de la pomme de terre commence le rapatriement de plusieurs centaine de « papas nativas ») pour les faire pousser sur le territoire de près de 9000 hectares. Pour être plus précis, ses communautés cultivaient déjà près de 850 sortes de patates et le CIP en a ajouté environ 450 sortes. Des sortes de pomme de terre natives qui avaient disparu du patrimoine biogénétique andin!

A l’heure actuelle, il est possible d’en observer environ 1330 sortes  sur ce territoire. En partant visiter le monde mystérieux de ce tubercule dans les Andes de Cusco, vous pourrez approfondir vos connaissances, voir des patates de toutes les formes et de toutes les couleurs, en savoir un peu plus sur leur culture, les goûter, les sentir, et surtout contribuer à un tourisme responsable avec des retombées directes pour ces communautés.

Au niveau touristique, il y a un grand potentiel à exploiter pour autant que cela soit fait de manière responsable. Les visites doivent toujours se faire en respect des communautés locales et de la préservation de la nature et de l’environnement. C’est pour cela que nous recommandons de partir visiter ce parc sur 2 voire 3  jours en combinant marche et / ou vélo et en passant 1 à 2 nuit chez l’habitant dans l’une des communautés. Avec cette manière de faire, nous évitons un peu les transports motorisés et mettons l’accent sur une mobilité plus douce respectant notre concept de « Tourisme lent » et responsable. Quoi de mieux que de pouvoir profiter des paysages que cette région nous offre à l’air libre en prenant le temps! Vous pourrez, en plus de découvrir le monde de la patate, en apprendre un peu plus sur le mode de vie de ces communautés andines, sur la faune et la flore spécifique à cette région. Pour soutenir ces communautés vous pourrez participer à leur économie locale en leur achetant des produits naturels qu’ils produisent comme des cosmétiques et du textile.

Voici un petit résumé du rôle de chaque communauté du Parc:

  • Comunidad de Sacaca. C’est la porte d’entrée au Parc. Ici se trouve le centre de traitement des plantes médicinales où vous pourrez trouver savons, shampoings et autres produits naturels faits avec des ingrédients récoltés dans la zone et élaborés avec le savoir faire ancestral. 
  • Comunidad de Chawaytire. Vous trouverez ici le restaurant communautaire « Papamanka » (casserole de pomme de terre en quechua) où vous pourrez déguster en toute tranquillité la gastronomie de la région. Sur son territoire se trouve également les ruines Inca de Inkakancha et les magnifiques peintures murales de l’église coloniale d’Uyucate. 
  • Comunidad de Pampallaqta. Pour l’artisanat, c’est ici que cela se passe. Vous assisterez dans l’atelier communal au processus de tissage et pourrez acheter les plus belles pièces de textile élaborées avec la laine et les teintures naturelles comme autrefois!
  • Comunidad de Paru Paru. C’est là que les paysages andins prennent toute leur splendeur! Les plus belles lagunes se trouvent ici à Paru Paru. Azulqocha, Kinsaqocha et Pumaqocha qui ensemble forment la merveilleuse « Ruta Qochas » (route des lagunes)
  • Comunidad de Amaru. Vous y trouverez la plus grande variété de culture mélangé au magnifique petit village. Un véritable joyau de paysage andin! 

Mais vous nous direz que la marche et le vélo n’est pas possible pour tout le monde et vous avez raison. Pas de soucis, il y aura toujours l’option de nous rendre en véhicule sur place. Vous verrez que même pour les non-sportifs, il est possible de quand même vous dégourdir les jambes à plat au bord des magnifiques lagunes de Kinsaqocha ou Azul Cocha. Un cadre simplement magnifique combinant paysage d’exception et agro-tourisme.

Pour Pasión Andina, il est primordial de valoriser cette manière de voyager, d’aller à la rencontre des populations locales et de prendre le temps de s’imprégner de la culture du pays. Un tourisme responsable profitant directement à ceux qui en ont réellement besoin. 

Si cette excursion vous intéresse, si vous voulez en savoir plus sur nos différentes options de séjour, vous pouvez  visiter notre Site internet ou nous suivre sur notre page Facebook.

Source:

  • RAÚL H. ASENSIO • MARTÍN CAVERO CASTILLO, El Parque de la Papa de Cusco, Claves y Dilemas para escalamiento de innovaciones rurales en los Andes (1998-2011)

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Jhoswe Castro

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